2019

 

« L'AFFAIRE STEINER »

Bernard Crespin

du 14 septembre au 14 décembre 2019

 

Les peintures présentées dans cette exposition ont toutes été réalisées à partir d'images (photogrammes) prélevées dans « La Dolce Vita » de Fellini (1960). Plus précisément dans deux scènes du film où l'on peut voir une nature morte de Morandi posée sur une étagère de bibliothèque, dans le décor d'un vaste appartement romain. C'est celui de Steiner, grand intellectuel bourgeois épris d'art et de littérature dont on apprendra qu'il s'est donné la mort après avoir tué ses deux jeunes enfants... Les dix œuvres de Bernard Crespin qui composent cet ensemble, bien que de formats variables, intègrent toutes, dans des dimensions identiques, l'image du Morandi, tableau dans le tableau et leitmotiv de l'exposition, avec la couleur verte.

Dans le film « La Jeune Fille à la Perle » (Peter Webler, 2003), Vermeer fait découvrir à sa jeune servante l'image recréée dans la chambre noire. Après que le peintre lui eut expliqué le principe de la camera obscura, la jeune fille, toute retournée, demande : « Est-ce réel ? ». Le peintre : « C'est une image, un tableau composé de lumière ». La jeune fille, à nouveau : « Et cette boîte vous dit ce que vous devez peindre ? ». Et le peintre, amusé, de répondre :
« Cela aide un peu ».


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L'ŒUVRE GRAVÉ

Stéphane Mandelbaum (1961-1986)

du 29 septembre au 8 décembre 2018

 

En écho à l'exposition des dessins de Stéphane Mandelbaum actuellement présentée au Centre Pompidou jusqu'au 20 mai, nous sommes heureux de montrer les 22 gravures qui constituent l'Œuvre gravé complet de cet artiste. Né en 1961, il n'avait pas 20 ans lorsqu'il exécuta l'ensemble de ces plaques à l'École des Arts Plastiques d'Uccle (Bruxelles), académie dirigée par son père, peintre lui-même. Anne Wolfers, qui lui enseigna cette technique, témoigne en ces termes : « Il attaquait directement la plaque de zinc avec parfois devant lui une toute petite photo en triste état qu'il sortait de ses poches. Pas de travaux préparatoires, pas d'esquisses crayonnées sous les yeux, à la différence des autres élèves. Son cerveau n'était peut-être qu'un générateur de travaux préparatoires… et finis. »
Si les œuvres gravées de Stéphane Mandelbaum peuvent paraître plus « sages » et classiques que ses dessins, c'est assurément qu'elles procèdent d'une technique lente et calculée par rapport à un médium plus apte à répondre au sentiment d'urgence qui caractérise son travail. Elles sont toutes, néanmoins, très représentatives de sa quête pulsionnelle par la constance des thèmes abordés et l'intensité de leur traitement : figures obsédantes de son panthéon artistique (Bacon, Pasolini, Rimbaud) ou familial ("Szulim" le grand-père vénéré, "Shoret" le boucher juif) ; autoportraits meurtris ; corps en souffrance ("Écorchés", soldat mutilé sur le "Champ de bataille") et "Nus" orgasmiques.
Stéphane Mandelbaum est mort tragiquement en 1986, à l'âge de 25 ans.

Nous remercions Arié Mandelbaum, père de l'artiste, pour le prêt des oeuvres de cette exposition, ainsi que Bruno Jean - Galerie Tristan
Stephane Mandelbaum


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« SATIRICAL ABSTRACTS »

Eugene J. Martin (1938-2005)

du 26 janvier au 6 avril 2019

 

Les artistes noirs américains ont été longtemps marginalisés par les institutions et l'histoire de l'art du XXe siècle – que ce soit dans les représentations narratives issues de la "Harlem Renaissance" à partir des années 20, ou que ce soit, au tournant des années 50, par le choix d'une abstraction lyrique ou construite qui les condamnait à une forme d'invisibilité.
C'est cette problématique qui sous-tend la création et l'engagement de Eugene James Martin (1938-2005). Et particulièrement les œuvres des années 60 et 70 qui sont privilégiées dans cette exposition  : dessins de petits formats sur papier ou carton, réalisés dans des conditions de vie très précaires à une époque où, sans atelier, l'artiste travaille dans des lieux publics ou au café, à Washington. Sur la crête étroite de l'abstraction et de la représentation, Eugene J. Martin allie influences modernistes et visions singulières, fantaisie et intégrité artistique absolue, humour et double sens. Satire et abstraction, c'est ainsi qu'il définissait son art.
Quant à la "Color Line", « I'm not a black artist, I'm an artist » fut son credo.

Nous remercions Suzanne Fredericq, épouse de Eugene J. Martin, pour le prêt des oeuvres de cette exposition, ainsi que Guido H. Maus, dont la galerie Maus Contemporary (Birmingham, AL, USA) représente l'œuvre de l'artiste.


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