« L'AFFAIRE STEINER »
du 14 septembre au 14 décembre 2019
« Il faudrait vivre en dehors des passions, au-delà des sentiments, dans l'harmonie totale d'une œuvre d'art » (Steiner s'adressant à son ami Marcello, devant un tableau de Morandi).
Les peintures présentées dans cette exposition ont toutes été réalisées à partir d'images (photogrammes) prélevées dans « La Dolce Vita » de Fellini (1960). Plus précisément dans deux scènes du film où l'on peut voir une nature morte de Morandi posée sur une étagère de bibliothèque, dans le décor d'un vaste appartement romain. C'est celui de Steiner, grand intellectuel bourgeois épris d'art et de littérature dont on apprendra qu'il s'est donné la mort après avoir tué ses deux jeunes enfants... Les dix œuvres de Bernard Crespin qui composent cet ensemble, bien que de formats variables, intègrent toutes, dans des dimensions identiques, l'image du Morandi, tableau dans le tableau et leitmotiv de l'exposition, avec la couleur verte.
Dans le film « La Jeune Fille à la Perle » (Peter Webler, 2003), Vermeer fait découvrir à sa jeune servante l'image recréée dans la chambre noire. Après que le peintre lui eut expliqué le principe de la camera obscura, la jeune fille, toute retournée, demande : « Est-ce réel ? ». Le peintre : « C'est une image, un tableau composé de lumière ». La jeune fille, à nouveau : « Et cette boîte vous dit ce que vous devez peindre ? ». Et le peintre, amusé, de répondre : « Cela aide un peu ».