« SATIRICAL ABSTRACTS »
du 26 janvier au 6 avril 2019
Les artistes noirs américains ont été longtemps marginalisés par les institutions et l'histoire de l'art du XXe siècle – que ce soit dans les représentations narratives issues de la "Harlem Renaissance" à partir des années 20, ou que ce soit, au tournant des années 50, par le choix d'une abstraction lyrique ou construite qui les condamnait à une forme d'invisibilité.
C'est cette problématique qui sous-tend la création et l'engagement de Eugene James Martin (1938-2005). Et particulièrement les œuvres des années 60 et 70 qui sont privilégiées dans cette exposition : dessins de petits formats sur papier ou carton, réalisés dans des conditions de vie très précaires à une époque où, sans atelier, l'artiste travaille dans des lieux publics ou au café, à Washington. Sur la crête étroite de l'abstraction et de la représentation, Eugene J. Martin allie influences modernistes et visions singulières, fantaisie et intégrité artistique absolue, humour et double sens. Satire et abstraction, c'est ainsi qu'il définissait son art.
Quant à la "Color Line", « I'm not a black artist, I'm an artist » fut son credo.
Nous remercions Suzanne Fredericq, épouse de Eugene J. Martin, pour le prêt des oeuvres de cette exposition, ainsi que Guido H. Maus, dont la galerie Maus Contemporary (Birmingham, AL, USA) représente l'œuvre de l'artiste.